Plan Ambition Bois Construction 2030

9 Mobiliser les volumes : «  Nous nous engageons à favoriser les investissements liés au développement des usines de première et de deuxième transformation vers des produits mixtes, combinant le bois à d’autres ma- tériaux, afin de répondre aux exigences du marché en termes de volume. » Dans le cas du marché des produits de la construction, les capacités importantes de produc- tion nationales sont déjà là. La forêt française possède les essences nécessaires et un potentiel de récolte additionnel. Si l’industrie de la transformation a su évoluer, elle n’atteint pas encore le niveau de certains pays européens en avance sur nous comme l’Allemagne, l’Autriche, ou la Scandinavie. Certes, la France a déjà développé les bois séchés, aboutés, contre-collés, lamellés-collés, CLT, isolants etc. Les industriels et entreprises de la filière bois-construction ont aujourd’hui encore plus besoin de ces matériaux car leurs centres d’usinage sont équipés d’automates qui doivent travailler des bois calibrés. Pour la filière, il est crucial de financer dès maintenant la montée en puissance des capacités en bois d’ingénierie. Afin de satisfaire les objectifs ambitieux et progressifs de la RE 2020 jusqu’en 2030, la filière a demandé, et obtenu, en accord avec les ministères de l’Agriculture, de l’Écologie et de l’Économie, de lancer des Appels à Manifestation d’Intérêt (AMI) sur deux sujets : d’une part, un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) sur les produits d’ingénierie, car il est utile qu’on développe les usines de pre- mière et de deuxième transformation vers ces produits semi-composants sur le sol français. Cet AMI pourrait être étendu aux ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) concernées ; d’autre part, un AMI favorisant mixité entre matériaux dont le bois, le béton, et l’acier. Ce deuxième AMI doit concourir à favoriser l’intelligence entre filières. Il est donc impératif que la RE2020 se matérialise par des investissements industriels afin que l’offre soit en adéquation avec la demande. À ce jour, le Plan de relance a favorisé l’aide aux industries très émissives en CO 2 , pour leur permettre de se décarboner progressi- vement, toutefois pas totalement. Or la filière biosourcée et bois, la seule en capacité de stocker le carbone, n’a pas été accompagnée à même hauteur pour ses spécificités, dans le Plan de relance. De ce fait, il importerait d’accélérer la décarbonation, notamment de la construction, par tous les usages renforcés du bois et de la biomasse : ainsi, l’État ne doit- il pas aussi accompagner davantage et plus prioritairement l’investissement dans les in- dustries françaises du bois ? Ceci signifierait soutenir l’adaptation des offres des indus- tries françaises et leur capacité nationale de production, avec un souci de relocalisation, tout en renforçant toute la chaîne de valeur du bois afin d’atteindre les objectifs de dé- carbonation.

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